Le consensus scientifique (première partie)
Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas ce qu'est le "consensus scientifique" et qui remettent en question sa pertinence dans la prise de décision, surtout au niveau politique. Les gens qui ne veulent pas croire au réchauffement climatique, par exemple, vont mettre en doute sa pertinence ou simplement même l'existence d'un consensus. C'est un peu la même chose pour les vaccins.
Le consensus scientifique, ce n'est pas "l'opinion d'un groupe de scientifiques" et ça ne veut pas dire que 100% des scientifiques sont d'accord. Dans ce cas-ci, le terme de consensus fait référence à un processus et à des mécanismes spécifiques.
On parle "du plus grand nombre" et donc pas nécessairement de 100%. C'est pareil pour le consensus scientifique. On va rarement trouver 100% des chercheurs qui sont d'accord sur un sujet, sauf peut-être dans le cas des problèmes les plus simples. Alors, à partir de quand est-ce qu'on a un consensus et sur quoi se basent les chercheurs pour décider pour ou contre une explication ?
Une définition du consensus scientifique pourrait être:
Pour la taille du consensus mesurée en pourcentage des chercheurs, il n'y a pas de niveau magique. Mathématiquement, si on part de la définition, le consensus ça serait quand il y a plus de 50% des chercheurs qui sont d'accord. En pratique, on est plus exigeant et on va généralement parler de consensus à partir du moment où 70% à 80% des chercheurs sont d'accord.
On va plutôt parler "d'un large consensus" quand plus de 80% ou 90% des chercheurs sont d'accord. Ces chiffres peuvent changer un peu selon les domaines, la complexité du sujet et la capacité à appliquer les méthodes scientifiques dans un domaine. Par exemple, c'est plus difficile de faire des expériences en économie ou en astronomie. On va peut-être accepter qu'un moins grand nombre de chercheurs soient d'accord en économie pour parler de consensus. Parfois un plus grand nombre, dépendant du but visé et des conséquences de l'adoption du consensus dans la prise de décision. Les chercheurs qui sont considérés quand on évalue l'ampleur d'un consensus sont ceux qui ont une formation dans le domaine qui étudie la question qui nous intéresse.
En pratique, pour mesurer l'ampleur d'un consensus, on peut analyser les articles publiés dans les journaux scientifiques et/ou faire des sondages dans les universités.
On pourrait poser la question: pourquoi pas 99% (ça arrive), ou même 100% (très rare). Ça serait oublier que le doute est au coeur de la science. La science, la vraie, n'est jamais dogmatique et laisse toujours une place au doute et à la critique. Mais même à 70% d'approbation, on peut baser nos décisions sur la science. C'est quand même notre meilleur guide. Évidemment, ça va dépendre des conséquences et des risques associés à une décision. Si la santé ou la vie des gens est en jeu on va chercher un plus large consensus et on va faire d'autres expériences et études si nécessaire.
Un des mécanismes qui contribue à garantir que le consensus se construit sur de bonnes bases, c'est la révision par les pairs des publications dans les grandes revues scientifiques. Les scientifiques utilisent des critères bien précis pour réviser des articles scientifiques et existe des guides pour la révision. La revue Psycause à l'Université Laval a son guide. Ce guide fournit entre autre une liste d'aspects spécifiques à couvrir:
Il existe également de nombreuses méthodes pour évaluer les risques de biais dans les études. Je vais présenter plusieurs méthodes et outils dans la suite du présent article mais je vais donner ici comme exemple la méthode GRADE. Maintenant, en ce qui concerne la deuxième partie de ma question initiale. Sur quoi s'appuient les chercheurs pour arriver à des hypothèse ou théories qui peuvent être présenté dans des articles de magazine ? Eh bien, ils se basent sur la méthode scientifique mais ça aussi les détails vont se retrouver dans "Le consensus scientifique (deuxième partie)"
Le consensus scientifique, ce n'est pas "l'opinion d'un groupe de scientifiques" et ça ne veut pas dire que 100% des scientifiques sont d'accord. Dans ce cas-ci, le terme de consensus fait référence à un processus et à des mécanismes spécifiques.
C'est quoi un "consensus scientifique"
Pour comprendre la notion de consensus scientifique il faut commencer par la définition du terme consensus en général. Dans le Larousse:Accord et consentement du plus grand nombre, de l'opinion publique
On parle "du plus grand nombre" et donc pas nécessairement de 100%. C'est pareil pour le consensus scientifique. On va rarement trouver 100% des chercheurs qui sont d'accord sur un sujet, sauf peut-être dans le cas des problèmes les plus simples. Alors, à partir de quand est-ce qu'on a un consensus et sur quoi se basent les chercheurs pour décider pour ou contre une explication ?
Une définition du consensus scientifique pourrait être:
Le consensus scientifique est le jugement, la position et l’opinion généralement tenus par la majorité des scientifiques dans un domaine d’étude particulier à un moment donné.(ChatGPT ... pas-mal)
Pour la taille du consensus mesurée en pourcentage des chercheurs, il n'y a pas de niveau magique. Mathématiquement, si on part de la définition, le consensus ça serait quand il y a plus de 50% des chercheurs qui sont d'accord. En pratique, on est plus exigeant et on va généralement parler de consensus à partir du moment où 70% à 80% des chercheurs sont d'accord.
On va plutôt parler "d'un large consensus" quand plus de 80% ou 90% des chercheurs sont d'accord. Ces chiffres peuvent changer un peu selon les domaines, la complexité du sujet et la capacité à appliquer les méthodes scientifiques dans un domaine. Par exemple, c'est plus difficile de faire des expériences en économie ou en astronomie. On va peut-être accepter qu'un moins grand nombre de chercheurs soient d'accord en économie pour parler de consensus. Parfois un plus grand nombre, dépendant du but visé et des conséquences de l'adoption du consensus dans la prise de décision. Les chercheurs qui sont considérés quand on évalue l'ampleur d'un consensus sont ceux qui ont une formation dans le domaine qui étudie la question qui nous intéresse.
En pratique, pour mesurer l'ampleur d'un consensus, on peut analyser les articles publiés dans les journaux scientifiques et/ou faire des sondages dans les universités.
On pourrait poser la question: pourquoi pas 99% (ça arrive), ou même 100% (très rare). Ça serait oublier que le doute est au coeur de la science. La science, la vraie, n'est jamais dogmatique et laisse toujours une place au doute et à la critique. Mais même à 70% d'approbation, on peut baser nos décisions sur la science. C'est quand même notre meilleur guide. Évidemment, ça va dépendre des conséquences et des risques associés à une décision. Si la santé ou la vie des gens est en jeu on va chercher un plus large consensus et on va faire d'autres expériences et études si nécessaire.
Un des mécanismes qui contribue à garantir que le consensus se construit sur de bonnes bases, c'est la révision par les pairs des publications dans les grandes revues scientifiques. Les scientifiques utilisent des critères bien précis pour réviser des articles scientifiques et existe des guides pour la révision. La revue Psycause à l'Université Laval a son guide. Ce guide fournit entre autre une liste d'aspects spécifiques à couvrir:
- La pertinence des études présentées en introduction pour mener vers la problématique et la question de recherche
- La logique des arguments (empiriques ou basés sur la littérature scientifique) abordés dans le corps du texte
- La clarté des manipulations réalisées (dans le cas d’une étude empirique) ou de la façon dont les études sont présentées pour appuyer les arguments présentés (dans le cas d’une recension des écrits)
- La rigueur de la description des études auquel le manuscrit réfère
- La logique des liens qui unissent les thèses défendues et les arguments sur lesquelles elles se basent
- La pertinence de la façon dont les résultats sont discutés (dans le cas d’une étude empirique) ou de la façon dont les études abordées sont intégrées en regard de la question de recherche
- La justesse de la conclusion qui peut être dégagée de la discussion des résultats ou de l’intégration de la littérature scientifique pertinente présentée.
Il existe également de nombreuses méthodes pour évaluer les risques de biais dans les études. Je vais présenter plusieurs méthodes et outils dans la suite du présent article mais je vais donner ici comme exemple la méthode GRADE. Maintenant, en ce qui concerne la deuxième partie de ma question initiale. Sur quoi s'appuient les chercheurs pour arriver à des hypothèse ou théories qui peuvent être présenté dans des articles de magazine ? Eh bien, ils se basent sur la méthode scientifique mais ça aussi les détails vont se retrouver dans "Le consensus scientifique (deuxième partie)"
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